Né en 1906 à Pécs en Hongrie, Victor Vasarely entreprend très vite des études en médecine. Après deux ans, il abandonne sa formation pour s'inscrire aux Beaux-Arts et au Bauhaus de Budapest. C'est à cette période que le jeune artiste découvre l'art abstrait et les constructivistes russes. Le déclic naît alors : créer un art à partir de ses connaissances scientifiques.
Avec un crédo simple : "L'art pour tous", le père de l'Op Art estime que son pays d'origine n'est pas le lieu idéal pour créer. Il a besoin d'un environnement plus stimulant, en d'autres termes Paris, ville Lumière dans laquelle il s'installe en 1930.
1. Zèbres, 1937
Vasarely signe là son premier travail majeur en matière d'Art Optique. Plus qu'une œuvre d'art, cette création est même considérée comme un ouvrage scientifique.
2. Tigres, 1938
Contrairement à ce que l'on pourrait penser, Vasarely ne s'est pas uniquement illustré dans l'abstraction. Dans les années 1930-1940, il s'intéresse notamment à des sujets plus figuratifs tels que des portraits, des paysages ou des natures mortes.
Après avoir étudié la peinture traditionnelle pendant quelques années, le peintre développe progressivement l'idée que les sciences - dont il est issu - ont finalement atteint leurs limites et que c'est à travers l'Art qu'elles pourront être comprises visuellement.
3. Vega, 1957
Nommée d'après la plus brillante étoile de la constellation Lyre, "Vega" marque une période très intense pour Vasarely : le noir et blanc. Cet énorme damier a de quoi nous désorienter ! La régularité géométrique est comme renversée par des lignes courbées. Le champ de la composition paraît onduler sous l'effet d'expansion et de contraction, comme si la surface avait été déformée. Par cette œuvre, l'artiste assoit véritablement les bases d'une technique précise.
1955 signe un tournant dans la carrière artistique de Vasarely. À presque 50 ans, il rédige le "Manifeste jaune" dans lequel il met un point d'honneur à définir l'Art cinétique. Il impose son style, on le reconnaît entre mille. Ses toiles paraissent en mouvement, c'est là son véritable génie : donner vie à des illusions d'optique !
4. Alphabet VR, 1960
L'art de Vasarely a quelque chose de cellulaire. Au cours de sa première période artistique, il met au point un alphabet plastique pouvant se combiner à l'infini. Ses œuvres sont cérébrales et ne doivent rien au hasard. Ce système repose sur une grille qui établit des relations modulaires entre les formes et les couleurs.
5. Keiho-C1, 1963
Dès les années 1950, Vasarely recourt d'abord à des dessins préliminaires pour créer. Il met également au point un programme informatique pour développer son propre système de couleurs. À partir de 1965, il fait appel à ses assistants pour l'essentiel de la fabrication de ses œuvres.
6. Zoeld V, 1967
VivemenT passionné par la technologie, l'artiste a toujours été en avance sur son temps. L'apparition des premiers ordinateurs a été un tournant décisif dans sa création. Il insiste même pour qu'il en soit installé dans la Fondation qu'il crée, en 1966, à Aix-en-Provence.
7. Vega 200, 1968
Les motifs géométriques de Vasarely impactent inévitablement notre œil. Par ces successions de formes, c'est un sentiment d'énergie intense qui se dégage sur ces surfaces bidimensionnelles. On pourrait même parler d'une énergie cinétique !
8. Orion gris, 1969
Ses compositions peuvent paraître simplistes, peu élaborées ou facilement imaginées mais il en résulte une profonde réflexion d'association de formes et de couleurs. Les éléments se confrontent, s'emboîtent ou s'assemblent.
9. Tekers-MC, 1981
En plus d'avoir introduit l'Art Optique dans l'Art moderne, Vasarely s'est illustré comme graphiste dans de grandes agences publicitaires telles qu'Havas ou Draeger. Et pour l'anecdote, on lui doit même la nouvelle version du logo de Renault en 1972. Le fameux losange métamorphosé par l'artiste répond à la problématique de dépoussiérer un emblème vieux de plus de 70 ans !
10. Optical cube, 1997
Victor Vasarely s'éteint en 1997 à l'aube de ses 91 ans. Il laisse derrière lui deux autres musées à Pécs et Budapest et plus largement une conception artistique tout à fait avant-gardiste.