Bonjour Hugo, merci d'avoir accepté cette interview ! Et si nous commencions par vos débuts ?
Je suis venu à la peinture assez tard. Cependant, avec un père antiquaire, l’art m’a toujours entouré. Ma mère peignait de petits paysages champêtres, sans prétention, juste pour le plaisir.
Aussi un jour, me suis-je servi dans sa boite de peintures, et m’y suis mis comme je pouvais. Je mélangeais la peinture grossièrement et l’étalais plus grossièrement encore, sans technique aucune. J’avais 16 ans et cette tentative, la seule, a été catastrophique !

Quelles sont vos influences artistiques ? Ces artistes qui vous inspirent par-dessus tout ?
Je ne m’y suis remis que vers l’âge de 28 ans quand j’ai rencontré Jean-Pierre Hubert qui m’a appris beaucoup et qui surtout, m’a fait découvrir la technique d’une peinture à l’ancienne appliquée en glacis léger, la chimie des couleurs que bien trop de peintre laissent de côté, ainsi que l’univers surréaliste.

C’est là que j’ai découvert l’univers de De Chirico qui m’a beaucoup marqué. Cet univers mélancolique peuplé de vide, d’architecture et d’ombres qui, plus tard, inspirera en partie Hopper. Dans ce tableau qui fait partie du début, l’architecture De Chiriquienne est remplacée par des ballons.
Comment se passe une journée d'Hugo Pondz dans son atelier ?

Pour cette étape, je commence en général par un personnage que j’ai vu dans une certaine posture, puis j’essaie de trouver le décor et l’ambiance qui conviendraient le mieux à ma vision. Détourner des personnages de certaines œuvres afin de leur donner une autre vie dans un tableau, me plait également beaucoup. Dans le tableau ci-dessous, il s’agit de ma compagne, Aline qui signe aussi mes tableaux, et qui ce jour-là regardait la mer à Dinard.

L’événement et l’histoire peuvent par ailleurs me servir dans le processus de création et notamment les événements du World Trade Center dans la série intitulée The First Key. Les terrains de golf sont aussi de grands espaces explorables. Tout l’héritage chiriquien est présent, mais exprimé sous une autre forme.
Un mur, un rebord autour duquel gravite un personnage tourné vers l’horizon. Que signifie cette mise en scène récurrente ?

Le mur fait partie d’une certaine série, mais on peut voir dans la nouvelle série de golfs qu’il disparaît, au profit d’un espace plus grand encore. Je ne sais pas vous dire hors psychanalyse ce que ce mur représente et je préfère laisser à chacun le soin de lui trouver une signification qui lui est propre, ainsi que pour le personnage, qui d’ailleurs n’est pas toujours tourné vers l’horizon.

J’aime à me questionner sur un tas de choses et il existe une possibilité que ce personnage soit la meilleure représentation de ce questionnement.
