
Bonjour Laurent, merci de nous recevoir dans votre atelier à Toulouse. C'est toujours un plaisir pour nous d'aller à la rencontre de nos artistes ! Alors, commençons par le début. Comment tout a commencé pour vous ?
J’ai commencé à peindre très jeune et je me suis intéressé à la création au sens large très tôt également. J’ai exposé des tableaux à partir des années 90. À cette période, j’ai fait des études en design et j’ai débuté ma carrière de designer en 1993.

J’ai toujours peint en parallèle, au début, des toiles sur le thème de l’automobile et vers 1995, à la suite de mes premiers voyages aux USA j’ai traité le sujet des grandes métropoles. De 2003 à 2009 j’ai également peint de nombreux tableaux sur la Polynésie où j’ai vécu pendant 3 ans. Ces tableaux ont été exclusivement exposés à Tahiti, à la Galerie des Tropiques.
Entre photo, peinture... notre cœur balance. Que se cache-t-il derrière votre technique ?
Très vite attiré par le travail des peintres photoréalistes américains des années 60/70 (Richard Estes, Don Eddy), j’ai recherché la perfection dans ma peinture. C'est ce qui m’a poussé à maitriser une technique hyperréaliste.

Au début des années 90, j’ai commencé à faire des bandes de contraste en noir et blanc ou en monochrome pour apporter une composition graphique permettant de s’éloigner de la simple reproduction de la réalité. On retrouve encore aujourd’hui ces verticalités et le travail des monochromes.
Comment se passe une journée dans l'atelier de Laurent Minguet ?

Pour mes tableaux urbains, mon travail débute sur place, dans des mégapoles telles que New York, Sydney, Tokyo… où je m’imprègne de l’atmosphère en me laissant porter par la ville. Je recherche des lieux que je photographie pour que, de retour en atelier, je puisse faire mes sélections.
Ensuite, je réalise une maquette sur ordinateur du futur tableau qui définira mon choix de l’essence de bois avec beaucoup ou peu de veinages et mon format. Je fabrique mon châssis puis je prépare les fonds de couleur, en aplat ou en coulures.
Je dessine mon sujet au crayon sur le support et peins à l’acrylique l’ensemble du tableau jusqu’aux surfaces monochromes, pour donner l’illusion d’une transparence.

Certains matériaux vous plaisent-ils plus que d'autres ? Et pourquoi ?
J’ai longtemps peint sur toile. Aujourd’hui, mes supports sont principalement des panneaux de bois, placages d’essences fines comme le noyer, le merisier ou le chêne. Dernièrement je mixe mes panneaux de bois avec des panneaux de marbre stratifié. J’utilise ces matériaux pour que la beauté naturelle de la matière participe à la finalité de l’œuvre.
Les villes me fascinent. Se dire qu’elles sont entièrement créées par l’homme, qu’elles gardent en elles l’histoire et les marques du temps, les tendances architecturales et qu’elles sont en perpétuelle évolution...


Pour mes tableaux urbains, mon travail débute sur place, dans des mégapoles telles que New York, Sydney, Tokyo… où je m’imprègne de l’atmosphère en me laissant porter par la ville.
La ville est une thématique récurrente dans votre travail : pourquoi ?
Les villes me fascinent. Se dire qu’elles sont entièrement créées par l’homme, qu’elles gardent en elles l’histoire et les marques du temps, les tendances architecturales et qu’elles sont en perpétuelle évolution… Tout ceci me pousse au travers de mes tableaux à figer des instants, comme un hommage à l’énergie qu’elles m’ont données.
Comment choisissez-vous les couleurs que vous allez appliquer sur vos œuvres ? Y a-t-il un rapport entre la ville représentée et la couleur qui lui est superposée ?

Pas du tout, c’est plus le feeling et l’inspiration du moment qui me poussent vers la couleur que je vais utiliser.
Travaillez-vous sur commande ?
Oui, ça arrive. En revanche, je ne vais pas peindre à partir de clichés que je n’ai pas pris. Il arrive que je me déplace sur des lieux pour m’en imprégner, prendre des photos pour ensuite faire mes propositions sur maquettes numériques. Pour des demandes sur des villes dans lesquelles je suis déjà allé, je travaille à partir de ma photothèque. Pour des villes lointaines où je ne suis jamais allé ou qui ne m’inspirent pas, je décline les demandes.