Comment tenir compte du prix lors de l'achat de nouvelles oeuvres d'art

Parlons d'argent... Et d'art. Il semble qu'une semaine ne passe pas dans le monde de l'art sans qu'un record de vente d'artiste ne soit battu, que ce soit aux enchères ou via une vente privée. Derrière les gros titres, la fixation des prix des œuvres d'art est un processus compliqué. Dans de nombreuses industries, le prix est fonction du coût des matériaux, du temps et de la compétence nécessaires pour créer l'objet, ainsi que du coût marginal de création d'une unité supplémentaire de cet objet.

Avec les œuvres d'art, ou pour toute entreprise créative d'ailleurs, la fixation des prix peut être beaucoup plus compliquée et se baser sur un large éventail de facteurs, y compris, mais sans s'y limiter, la demande, l'unicité, la compétence et la rareté de l'artiste et de l'objet à prix. Voici quelques-uns des éléments que nos conservateurs examinent lorsqu'ils travaillent avec un artiste pour fixer le prix d'une œuvre.

 

Marché primaire ou secondaire

Une des premières choses à examiner lorsqu'une œuvre d'art est évaluée est de savoir si l'œuvre est vendue sur le marché primaire ou secondaire. Les ventes primaires d'œuvres d'art sont simplement des ventes qui traitent de nouvelles œuvres directement de l'artiste et du studio de l'artiste. Lorsque quelqu'un qualifie un galeriste de vendeur sur le marché primaire ou secondaire, il fait référence à la question de savoir si le marchand travaille directement avec les artistes pour les ventes sur le nouveau marché, ou s'il revend des œuvres sur le marché secondaire. Nous nous spécialisons dans les ventes sur le marché primaire et travaillons directement avec les artistes et les galeries qui représentent des artistes contemporains.

Les ventes sur le marché secondaire sont généralement le signe d'un intérêt croissant pour le travail d'un artiste, et les maisons de vente aux enchères et les marchands qui se spécialisent dans les ventes sur le marché secondaire se concentrent généralement sur des artistes ayant des marchés solides et des bases de collectionneurs. Les prix aux enchères sont généralement dictés par les enchérisseurs dans cette enchère, avec des prix de réserve fixés pour lesquels une œuvre ne sera pas vendue en dessous. Cependant, cela ne signifie pas nécessairement que les prix des œuvres d'art sur le marché primaire sont inférieurs, car d'autres considérations entrent également en jeu dans la fixation du prix d'une œuvre.

 

Réputation de l'artiste

La réputation d'un artiste est façonnée par tout, de l'éducation formelle qu'il a reçue à l'historique des expositions, aux récompenses et aux collections dans lesquelles il a été présenté. Être inclus dans des collections de musées et du secteur public de premier plan est un signal fort pour les collectionneurs de la valeur d'une œuvre, tout comme être représenté par une galerie de premier plan.

Par exemple, Peter Doig a établi des records aux enchères en 2017 avec une peinture de 28,8 millions de dollars, mais avant cela, il a eu une carrière étendue s'étalant sur des décennies, avec des expositions à la Tate Modern, des récompenses, dont le prix John Moores de peinture, et une représentation par Michael Werner.

Bien sûr, les caractéristiques physiques d'une œuvre individuelle jouent également un rôle dans la fixation du prix. Les matériaux, l'échelle et l'unicité aident tous à déterminer le prix d'une œuvre.

Le sculpteur britannique Anthony Gormley produit des sculptures de grand format de taille monumentale. Angel of the North (1998) est la plus grande sculpture publique de Grande-Bretagne, mesurant plus de 20 mètres de haut. Les coûts de fabrication et de transport seuls ne peuvent pas être ignorés lors de la fixation du prix de l'œuvre. Parallèlement, l'artiste produit des éditions et des multiples sur papier, dont beaucoup sont de petite taille, avec des éditions totales produites importantes et donc à prix abordable.

 

Force créative

Un artiste aura souvent une série ou une étape de travail qui marque un moment de force créative particulier dans sa carrière. Pensez à Andy Warhol et vous penserez peut-être à ses œuvres Campbell's Soup Can, ou à Damien Hirst et ses Spot Paintings. La force créative de ces œuvres se reflète donc dans leur prix par rapport aux autres œuvres de l'artiste.

 

Dynamique du marché

Dans le marché secondaire, les prix sont souvent influencés par des tendances macroéconomiques en dehors du monde de l'art. Le crash financier de 2007 a été un désastre pour les résultats aux enchères de nombreux artistes, tandis que la décennie suivante, marquée par des taux d'intérêt bas et de l'argent bon marché, a créé plus de milliardaires que jamais auparavant. Avec plus d'argent pour un nombre limité d'artistes demandés, les prix aux enchères des meilleurs artistes ont explosé.

Qui décide de la valeur de l'art sur le marché primaire ? En fin de compte, la valeur d'une œuvre d'art et d'un artiste n'est jamais statique, et aucune galerie ou individu n'a un contrôle total sur les prix d'un artiste. Les galeristes essaieront souvent d'établir des prix stables et évolutifs pour les artistes de leur liste, augmentant progressivement les prix au fil de l'évolution de la réputation de l'artiste. De nombreux galeristes se méfient des « revendeurs » qui achètent rapidement des œuvres sur les marchés secondaires pour réaliser des profits accrus. Leur inquiétude est justifiée. Parfois, une offre limitée d'œuvres d'un jeune artiste demandé peut créer des bulles spéculatives sur le marché, où les prix augmentent rapidement. Cela crée des attentes élevées pour cet artiste, et si les prix s'ajustent soudainement, cela peut limiter la valeur perçue de l'artiste dans le monde de l'art. Pour cette raison, les galeristes examinent souvent les collectionneurs ou imposent des conditions de vente pour s'assurer qu'une œuvre n'est pas revendue.

 

Notre approche de la tarification : 5 conseils pour le nouveau collectionneur

1. Achetez ce que vous aimez

Bien que le prix soit une considération importante, ce ne devrait pas être la première. Lorsque nous parlons avec des collectionneurs établis, un thème commun est que les œuvres d'art dont ils se souviennent sont celles qu'ils aiment vraiment, pas celles qu'ils ont vendues pour le plus grand rendement.

2. Renseignez-vous sur l'artiste

Jetez un œil au CV de l'artiste, à son historique d'expositions et apprenez-en davantage sur sa pratique artistique. Sur Rise Art, nous avons ces informations sur la page de profil de chaque artiste.

3. Marché primaire vs. marché secondaire

Considérez où vous souhaitez acheter une œuvre. L'achat d'œuvres d'artistes établis auprès de revendeurs et de maisons de vente aux enchères du marché secondaire permet à n'importe qui d'accéder à des œuvres de grands noms à des prix du marché. Cependant, les achats sur le marché primaire soutiennent directement les artistes, car les recettes de la vente sont réparties entre les galeries et l'artiste lui-même. Chez Rise Art, nous travaillons sur le marché primaire et le faisons pour soutenir directement les artistes émergents.

4. N'ayez pas peur de demander des remises sur le marché primaire

Les galeristes accordent souvent des remises de 5 à 10 \% sur les prix publiés, en particulier pour les collectionneurs estimés. Les professionnels de l'art parlent souvent aux collectionneurs de tous les aspects d'une œuvre, y compris des prix.

5. Cela en vaut-il la peine ?

La principale chose à décider est de savoir si vous aimez suffisamment l'œuvre pour justifier le coût. L'achat d'art est non seulement un investissement financier, mais aussi un investissement pour vous-même, surtout si l'œuvre est pour vous. Si l'œuvre en question vous procure des émotions à chaque fois que vous la voyez, cela vaut le coup de prendre le risque.