1. La naissance de l'impressionnisme
Mais d'où vient le terme « impressionnisme » ? Nous le devons à Louis Leroy, critique d'art qui écrit en 1874 un article intitulé « L'exposition des impressionnistes ». Quelque peu moqueur, il raconte sa visite dans l'atelier du photographe Nadar dans lequel est exposée une toile de Claude Monet, Impression, soleil levant (1872). Louis Leroy écrit « Que représente cette toile ? Impression ! Impression, j'en étais sûr. Je me disais aussi puisque je suis impressionné, il doit y avoir de l'impression là-dedans. »
Le surnom ainsi attribué au mouvement est repris, conservé par Claude Monet - figure emblématique de ce courant - et ses amis pour les prochaines expositions à venir.
2. Un mouvement loin de faire l’unanimité
Le succès ne rencontre pas immédiatement le public. Pour preuve, les impressionnistes n'ont vraisemblablement pas leur place dans le Salon officiel de peinture et de sculpture. Ce rendez-vous permet aux artistes d'accéder au marché de l'art et d'accroître leur renommée. Le jury leur reproche une technique peu académique pour les conventions de l'époque et une modernité trop importante des sujets.
Mais les jeunes artistes parmi lesquels Pierre Auguste Renoir, Camille Pissarro, Edgar Degas ou encore Eugène Boudin ne se laissent pas abattre et organisent eux-mêmes leurs rassemblements et expositions sous l'entité d'une société anonyme, en dépit des critiques persistantes.
3. La technique d'une peinture nouvelle
Bien que pointé du doigt, le groupe s'émancipe et présente une peinture nouvelle, ce à quoi les cercles cultivés et les intellectuels portent rapidement un fort intérêt.
L'aspect inachevé de cette technique artistique et sa texture quelque peu brute permettent de dévoiler des impressions personnelles. Juxtaposant des touches de couleur, les impressionnistes sont influencés par l'estampe japonaise qui met en avant la lumière véritable des couleurs et des motifs simplifiés.
Les impressionnistes ont d’une certaine façon révolutionné la manière de peindre et de concevoir la réalité. En s'affranchissant des conventions, ils ont inévitablement marqué leur époque.
4. Les paysages et la Seine à l'honneur...
Le paysage est un genre auquel s'attachent bien des impressionnistes. De plus en plus, les artistes sortent de leur atelier et privilégient le travail en plein air. Ils peignent des scènes de la vie quotidienne en fonction de la lumière, de ses effets sur la composition.
Ils sont vraiment désireux de transcrire le plus fidèlement leurs impressions sans s'épancher sur les sentiments. Les thèmes marins et aquatiques sont aussi des thèmes de prédilection. Il y a d'ailleurs une affection particulière pour les bords de la Seine ou les plages de Normandie. Sans compter sur la peinture sérielle de Claude Monet et ses tableaux représentant la cathédrale de Rouen à différentes heures de la journée.
6. …mais pas que !
Les paysages bucoliques et champêtres ne sont pas les seuls thèmes abordés par les impressionnistes, qui mettent aussi en lumière les villes, les métamorphoses urbaines, dont Paris est un bel exemple. Ainsi la gare Saint-Lazare fait l'objet d'une série exécutée par Monet lors de la troisième exposition indépendante des impressionnistes en 1877.
À cela s'ajoutent la vie moderne, les enchantements nocturnes, délivrant le parti-pris de dévoiler une réalité joyeuse et insouciante. Mais en 1886, une nouvelle exposition sonne la fin officielle de l’impressionnisme en tant que société coopérative. Toutefois, certains artistes poursuivront dans une lignée quelque peu similaire.