1. "L’art contemporain on aime ou on n’aime pas !"
Tiens, tiens, il y aurait donc un seul type d’art contemporain ? S’il y a bien une particularité incontestée à l’art contemporain, c’est sa diversité et son incapacité à se définir. Dire : "je n’aime pas l’art contemporain", c’est sous-entendre connaître TOUT l’art contemporain. Ce qui est impensable alors que tant d’œuvres, de styles, de courants différents coexistent ! Et puis surtout, les goûts évoluent avec le temps ce qui nous réserve de belles surprises !
2. "Non mais attendez, moi aussi je peux le faire !"
C’est certainement l’idée reçue la plus répandue sur l’art contemporain. Mais c’est oublier que derrière une œuvre, il y a un artiste, un travail, une démarche artistique dûment réfléchie. Dites à ces sceptiques d’approcher des œuvres, de lire le cartel qui les accompagne, de feuilleter les catalogues d’expositions et d’aller se renseigner sur cet artiste. S’ils ont toujours la conviction de pouvoir faire autant ou mieux, invitez-les à se lancer ! Un artiste sommeille peut-être en eux ?
3. "L’art contemporain, une affaire de riches"
On ne va pas se mentir, si vous cherchez une œuvre d’Andy Warhol ou de Jeff Koons vous devrez certainement casser votre tirelire. Mais attention, qui dit art "contemporain" dit aussi artistes émergents et donc prix plus accessibles ! Il y a tant d’artistes talentueux qui ne sont pas ou peu connus, qui proposent leurs œuvres à partir de quelques centaines d'euros. Rise Art en est une belle démonstration !
4. "L’art contemporain, de toute façon c’est pour les snobs…"
Croire que l’art contemporain n’est que snob ou élitiste est une illusion. Oui, des gens "snobs" s’intéressent à l’art, et il est exact d’affirmer que l’art est à la portée de l’élite sociale et intellectuelle. Mais pas seulement et bien heureusement ! L’art est par essence universel et inclassable, touchant toutes les classes sociales, traversant les temps et les époques. Il y en a encore pour tout le monde et pour tous les goûts. Et si vous entendez encore que l’art est réservé aux snobs, invitez ces sceptiques à aller arpenter les galeries et musées, ça fera toujours un visiteur snob de moins !
5. "Je n’y connais rien, ce n’est pas pour moi"
Beaucoup pensent à tort qu’il faut avoir une certaine connaissance pour comprendre l’art contemporain. Autant pour connaître une langue, il faut l’avoir étudiée longuement pour la maîtriser. Autant le langage de l’art fait appel, plus que tout autre domaine, à l’émotion. Vos yeux, vos émotions, vos pensées, votre mémoire, sont autant d’éléments qui seront stimulés par une œuvre d’art. Elle vous touchera d’autant plus qu’elle ne vous délivre pas un message clair et officiel, laissant votre sensibilité prendre possession d’elle.
6. "Et ça, c’est censé être beau ?"
Ah le beau… Qu’est-ce que le beau ? Cette question a le plaisir de vous replonger instantanément dans vos anciens cours de philo. Si une œuvre ne vous paraît pas belle, c’est qu’elle ne vous touche pas et que vous n’y êtes pas réceptif. Mais rien de grave ! La beauté est par essence relative et subjective. Cette œuvre ne vous plaît pas, passez simplement votre chemin et découvrez ce que vous réservent d’autres artistes. Il faut s’en réjouir, car si tout le monde aimait les mêmes choses, nous nous battrions sans relâche pour les acquérir. C’est beau la diversité !
7. "Ce qui marche c’est la provoc’ !"
Qu’entend-on par "ce qui marche" ? Si on parle du marché de l’art ce n’est pas entièrement vrai. Beaucoup d’œuvres dites "provocantes" ne trouveront pas preneurs car considérées comme trop choquantes ou exagérées. Si on se place du point de vue de l’Histoire de l’Art, ce n’est pas totalement faux. Ce qui a pu être pris pour de la provocation à l’époque, comme par exemple les œuvres d’un Caravage ou d’un Manet, nous paraît aujourd’hui tout à fait acceptable. Provoquer, ou plus tôt bousculer et repousser les limites, c’est aussi le rôle des artistes.
8. "Ce n’est qu’une histoire d’argent"
L’argent dirige une grande partie de notre monde, c’est un fait. Il est clair que le prix d’une œuvre est déterminé par des facteurs qui peuvent sembler superficiels (entregent et influence de l’artiste et de son galeriste…) et qu’il ne reflète pas nécessairement la qualité intrinsèque de l’œuvre. Mais il ne faut pas s’arrêter aux quelques centaines d’artistes qui déchaînent la chronique et sont visibles dans les grandes foires internationales. Gardons à l’esprit que l’immense majorité des artistes ne parviennent pas à vivre de leur art, et que beaucoup de galeristes ont aussi du mal à joindre les deux bouts. Preuve que c’est d’abord l’amour pour l’art qui les meut.
9. "Les artistes, tous des illuminés !"
Nous regrettons de briser le mythe de l’artiste maudit et tourmenté. Ce n’est pas parce qu’un artiste possède une sensibilité particulière et s’efforce de percevoir le monde sous un angle différent qu’il est forcément asocial, renfermé, voire atteint de folie. Ce sont des personnes comme les autres, avec leurs défauts et particularités, mais tout aussi réels et humains.
10. "À quoi ça sert ?"
Très souvent, le sceptique répondra à cette question avant même que vous ayez eu le temps d’y répondre : "L’art ça ne sert à rien". Mais oui, justement : l’art ne sert pas un dessein en particulier ! C’est un électron libre, une impalpable et indéfinissable conception toujours en devenir. Il est le reflet d’une pensée, d’une émotion, d’une époque, d’un acte… À quoi cela sert-il de se poser une telle question, si la réponse dépend de chacun ?