Beeple, Beeple… Vous devez certainement entendre partout le nom de cet artiste qui a vendu pour 69,3 millions de dollars son œuvre NFT intituée Everydays: the First 5,000 Days. Aujourd’hui, c’est avec un œil aiguisé que Rise Art vous propose de scruter à la loupe, dans les moindres détails cette mosaïque d’œuvres et de découvrir tous ses secrets.
Tout savoir sur Beeple
Artiste numérique américain, Beeple, de son vrai nom Mike Winkelmann, est né le 20 juin 1981. Il a grandi dans le Wisconsin et est diplômé en 2003 de l’Université Purdue, avec une spécialisation en informatique.
Aujourd’hui, Winkelmann vit à Charleston, en Caroline du Sud, avec sa femme et ses deux enfants et est concepteur de sites internet.
Jusqu'à l'année dernière, Beeple était une personnalité connue du numérique, mais totalement étrangère au marché de l’art. Il n’avait jamais réalisé aucune vente d’œuvres d’art il y a encore un an.
Avec plus de 2 millions d’abonnés sur Instagram, Mike Winkelmann est connu dans le domaine de l’art digital grâce à des collaborations avec de grandes marques prestigieuses telles que Louis Vuitton ou Nike.
Le projet artistique de Beeple
Plus que lassé et ennuyé par son emploi de développeur de sites internet, le crypto artiste s’est laissé inspirer par le défi de l’artiste britannique Tom Judd. En effet, cet artiste a réalisé un carnet de dessin dans lequel il a dessiné une page chaque jour pendant une année entière sans interruption.
C’est à partir de cette idée performative que Mike Winkelmann a commencé son expérimentation quotidienne le 1ᵉʳ mai 2007.
Ainsi, son œuvre NFT entièrement numérique Everydays: the First 5000 Days se compose d’une mosaïque de ses 5 000 premiers dessins et animations vectoriels.
Initialement mise à prix à 100 dollars, l’œuvre NFT a été mise en vente en mars 2021 chez la maison de vente aux enchères Christie’s pendant 14 jours. Cependant, au cours des dix dernières minutes de la vente aux enchères, l’œuvre a vu son prix grimper d’une façon vertigineuse pour atteindre 69,3 millions de dollars !
La vente de cette œuvre NFT a été une grande première pour une maison de vente aux enchères de cette trempe. De plus, c'était également la toute première fois que Christie’s acceptait qu'une œuvre soit vendue en crypto monnaie.
L'œuvre de Beeple à la loupe
Cet assemblage d’images numérisées est ordonné de manière chronologique, de ses premiers essais à ses œuvres les plus récentes et les plus abouties.
Vous pouvez distinguer en haut à gauche de l’œuvre NFT ses tout premiers dessins sur papier vectorisés. Ses premières œuvres se présentent comme des portraits ou des formes abstraites colorées. Beeple essaye et expérimente ses outils de création.
En bas à droite de la composition, vous pourrez observer ses dernières œuvres digitales réalisées avec Adobe Illustrator ou avec le logiciel CINEMA 4D.
Un univers dystopique cyberpunk
À première vue, les scènes représentées se déroulent dans un paysage de science-fiction, et plus précisément dans un univers cyberpunk.
Dans ces paysages, nous retrouvons des personnages fictifs ou réels, des robots ou des animaux fantastiques. Ces figures évoluent dans des villes aux structures robotiques, des horizons dévastés ou des paysages post-apocalyptiques.
Une satyre des personnalités politiques
La politique, principalement américaine, fait partie des sujets de prédilection de Beeple. On y retrouve Donald Trump, Joe Biden, Hillary Clinton, ou encore des présidents étrangers tels que Kim Jong-un, mais aussi des personnalités influentes telles que Jeff Bezos ou Elon Musk.
Ces personnages, leitmotivs de l’œuvre numérique de Beeple, sont tournés en ridicule, caricaturés ou mis dans des situations horrifiantes.
Ces illustrations mettent en avant l’engagement politique de Beeple. Ainsi, elles démontrent les sentiments qu’il éprouve envers ces personnalités politiques.
Une multitude de symboles populaires
Beeple est largement attiré par les symboles de la culture populaire. En effet, au travers de ses œuvres, l’artiste détourne des émojis, des personnages de jeux vidéo, de dessins animés, mais également des célébrités.
Ces personnages, l’artiste les insère cruellement dans ses univers dystopiques. Il les met en scène dans un futur proche effrayant, les représentent dans des bains de sang, souvent décapités, enlaidis, en train de commettre un crime ou d’en subir un.
Ces symboles populaires enfantins semblent pointer du doigt les horreurs de notre société, passées ou à venir. Ses œuvres trash et sanglantes seraient-elles le reflet de ses angoisses ?