1. Connaître son œuvre
Le moment de l'achat est crucial : l'émotion tient souvent le devant de la scène. Pourtant, il est nécessaire de vous assurer que vous disposez de toutes les informations :
- type d'œuvre : peinture, photo, oeuvre sur papier, etc
- support : toile, bois, papier, aluminium, plexiglas, etc
- matériaux utilisés : huile, acrylique, aquarelle, pastels, etc
- âge
Toutes ces informations sont très utiles pour savoir quels seront les besoins, les précautions et les risques qui vont parsemer la vie de l'oeuvre, et donc la vôtre.
Il faut savoir que :
La peinture peut être composée d'un seul ou de plusieurs matériaux, qui n'évoluent pas de la même manière au fil du temps. Il en va d'ailleurs de même des pigments. Tous ne sont pas également sensibles aux conditions extérieures. Malgré cette diversité de matière, un tableau forme un tout : si un élément se dégrade, tous les autres peuvent suivre le même chemin !
Le papier, pour sa part, constitué de fibres, le plus souvent végétales, comporte une grande quantité de cellulose. De la pureté de celle-ci dépend sa qualité. Le poids et l'épaisseur peuvent induire une résistance accrue ou au contraire, une plus grande vulnérabilité.
De manière générale, le papier n'aime pas être manipulé, vous vous en doutiez. Mais surtout, le papier a des ennemis sans pitié : de petits insectes que la fibre attire et qui n'ont aucun respect pour l'art.
Une fois accrochée au mur, l'œuvre les craint un peu moins. Stockée dans une cave ou un grenier, elle est à leur merci et seul un ménage régulier pourra lui donner une chance de leur échapper.
2. Des protections adaptées
Partant du principe qu'il vaut mieux prévenir que guérir, voilà quelques précautions destinées à mettre l'oeuvre à l'abri des dangers qui la guettent.
Avant même d'accrocher une peinture sur toile, si vous voulez bien faire les choses, il est plus prudent de lui adjoindre un "dos protecteur". De quoi s'agit-il ?
Un dos protecteur est un support rigide, en carton ou en plastique, que l'on visse à l'arrière du châssis et qui protège alors avec efficacité la toile contre les principaux risques qui la guettent: les changements de température, les chocs et l'humidité. Il peut s'avérer judicieux de faire appel à un professionnel pour poser le dos protecteur correctement.
Nous vous en avions parlé dans un précédent article : il est toujours possible d'encadrer une oeuvre d'art. Etant plus épaisse, la toile n'a pas des dimensions standard, le plus simple est de faire fabriquer un cadre (ou de le fabriquer vous-même si vous avez l'âme bricoleuse). Plus le cadre est adapté à l'oeuvre, mieux il combinera esthétique et protection.
Dans tous les cas, il faut éviter de toucher la toile ainsi que le dos de la toile. Lorsque vous saisissez le cadre, ce doit être avec délicatesse et sans exercer de pression.
En ce qui concerne les œuvres sur papier, la manipulation à main nues est une de leurs pires ennemies. Moins vous touchez le papier et mieux il se porte. N'hésitez pas à porter des gants en latex ou en coton lorsque vous touchez l'oeuvre, et bien sûr, évitez de manger, boire ou fumer à proximité de celle-ci si elle n'est pas encore protégée par un passe-partout.
Le passe-partout reste un rempart fiable pour maintenir l'oeuvre en sécurité pendant de nombreuses années. Egalement bon à savoir : si vous décidez de stocker un dessin ou un pastel pendant quelque temps, celui-ci doit impérativement être conservé horizontalement.
3. Choisir le bon endroit
Choisir l'emplacement idéal pour une oeuvre ne s'improvise pas. Au plaisir qu'elle doit vous procurer viennent s'ajouter des critères de conservation. En plein soleil ou près du radiateur, l'œuvre risque de ne pas faire long feu !
Peintures ou œuvres sur papier, les précautions à prendre sont les mêmes. Éloignez-les des sources de chaleur, de lumière et d'humidité. Les dommages que la lumière peut causer, à long terme, sur les œuvres, sont irréversibles, c'est pourquoi il faut veiller à ce que jamais ni lampe ni soleil ne les éclaire directement.
A vous de faire preuve de créativité pour les rendre visibles hors des projecteurs. Les positionner au croisement de deux rayons indirects, par exemple, peut être une solution, ou faire l'acquisition d'un verre protecteur.
Dans une cuisine ou une salle de bain, il est tout à fait possible d'exposer une oeuvre, mais elle doit être bien protégée derrière une vitre en verre ou en plexiglas pour supporter l'eau, les projections de graisse et la poussière.
4. Soigner l'œuvre
Au fil du temps, comme pour vos meubles, vos livres ou vos bibelots, la poussière, un peu de crasse ou encore le passage peu respectueux des insectes finissent par déposer un filtre flou sur l'oeuvre.
Sur une œuvre encadrée, un coup de chiffon sec fait très bien l'affaire. Sur une peinture en parfait état non encadrée, un subtil passage de balai à poussière tout en douceur peut suffire à garder sa fraîcheur à l'oeuvre.
Cependant, dès que l'œuvre présente des symptômes : craquelures ou autres, il ne faut absolument plus y toucher, même pour enlever le plus petit grain de poussière. Vous risqueriez d'empirer les choses.
5. Diagnostiquer un problème
Sur une peinture, quelques symptômes peuvent vous alerter. Craquelures, éclats qui se détachent, altération des couleurs sont autant de signes qu'il faut prendre au sérieux. Le châssis peut aussi se déformer ou craquer, ce qui est assez inquiétant car la toile, moins bien tendue, risque de bouger.
Sur une œuvre sur papier, les couleurs peuvent aussi s'altérer, le papier peut se tâcher ou gondoler.
Lorsque l'oeuvre commence à vous envoyer ce type de signaux de détresse, il vaut mieux en tenir compte et réagir au plus vite. Remédier rapidement à ces problèmes peut suffire à sauver l'oeuvre et à lui conserver tout son charme.
6. A qui s'adresser ?
Une oeuvre, c'est tout un écosystème fragile. Le moindre déséquilibre peut en altérer profondément la beauté. Sans connaître parfaitement les propriétés de chacun des composants, il est préférable de s'abstenir de la réparer soi-même. Le risque est de provoquer une réaction en chaîne et d'empirer considérablement la situation.
Le plus simple et de demander conseil à un professionnel, comme un restaurateur ou un encadreur. Familiers avec ces problématiques, ils sauront apporter une réponse adaptée à votre oeuvre pour lui redonner (autant que possible) son éclat !