Entretien avec David Gilliver

Vous avez deux styles distincts de travail : la photographie macro et le light painting. Qu'est-ce qui vous intéresse dans chacun de ces styles ?

Je pense que si je devais me spécialiser dans une seule forme de photographie, je deviendrais légèrement fou. J'ai trouvé un merveilleux équilibre entre deux genres et styles de photographie très différents qui me permettent de m'exprimer sur une plateforme plus large.

Le light painting est l'une des formes de photographie les plus passionnantes et créatives qui soient. J'ai toujours été un photographe de paysages passionné, et la plupart de mes travaux de light painting semblent être une extension directe de cela ; le paysage devient ma propre toile en trois dimensions sur laquelle je « peins » avec la lumière.

Depuis plus de 20 ans, je suis obsédé par l'utilisation de dioramas pour transmettre mes idées et mes pensées. Étant donné que le travail est figuratif par nature et donc visuellement engageant, les figurines peuvent être utilisées de manière très efficace pour commenter toutes sortes de sujets.

De Pip, 2016, par David Gilliver

 

Quel est votre processus ? Comment abordez-vous votre travail ?

Mon travail de light painting tourne principalement autour de la forme, de la structure et de la couleur existant (ou n'existant pas vraiment ?) dans l'espace. J'aime le fait que ces formes ne soient pas tangibles comme le sont les sculptures typiques, mais qu'elles sont essentiellement des sculptures de lumière qui existent dans l'espace, rendues visibles uniquement grâce à la magie de la photographie à longue exposition.

Les idées pour ma série macro sont généralement formées de deux manières :

• Parfois, je regarde un objet et je me dis "cela ferait un excellent accessoire pour baser une scène avec les Little People" et je cherche ensuite des figurines qui interagissent bien avec lui.

• Ou j'achète un ensemble de figurines qui me plaisent visuellement, puis je réfléchis à quels objets pourraient bien interagir avec elles dans une scène.

Where Rainbows Sleep, 2011, par David Gilliver

 

Y a-t-il un mouvement artistique ou un artiste qui vous a influencé ?

En général, j'adore le surréalisme. Tout ce qui offre un détachement momentané de la réalité m'a toujours intéressé. Je pense que les deux séries de travaux peuvent être associées visuellement à ce mouvement.

Pendant mes années à l'école d'art, j'ai découvert le travail de David Levinthal (un maître de la photographie de figurines) et cela a donné une direction et une impulsion supplémentaires à mon travail. C'est un génie. Mon travail de light painting a commencé beaucoup plus tard, il y a environ 12 ans, et il n'a pas été inspiré par un autre artiste en particulier, mais plutôt par d'autres formes d'art comme la peinture et la sculpture.

Stay At Home, 2020, par David Gilliver

 

Quelle est la force motrice derrière votre travail ?

Je pense que mon travail de light painting est motivé par la liberté de mouvement et la possibilité de m'exprimer physiquement dans l'espace. C'est un peu comme de l'art performatif si vous me voyiez créer ces œuvres.

Le travail des "Little People" peut parfois être un peu comme un jeu de mots, où je m'amuse simplement et finis par créer une scène qui est plus amusante que significative. Mais j'essaie également d'insuffler des messages sérieux dans beaucoup de mes œuvres, ce qui est plus évident dans les séries de photographies que j'ai créées et qui ont été inspirées par des événements mondiaux tels que le Brexit, les effets dévastateurs de la pollution plastique et le redoutable coronavirus.

Electric Vazon, 2009, par David Gilliver

 

Vos spécialisations sont très différentes en termes d'échelle. Les considérez-vous comme des écoles de pensée séparées ?

Oui, je considère certainement chacune de mes spécialisations très différemment dans mon esprit, tant en termes de processus de réflexion que de réalisation du travail. Elles sont si techniquement différentes qu'il serait difficile pour moi de tracer trop de parallèles entre elles. C'est pourquoi je tire une telle satisfaction du fait de travailler avec les deux approches et les deux styles. Cela semble rendre mon cerveau heureux.

Cobbled Road, 2015, par David Gilliver

 

Vous considérez-vous comme faisant partie de l'œuvre elle-même ?

Oui, je me considère définitivement comme faisant partie de ces œuvres. Je pense que c'est l'une des raisons pour lesquelles je trouve cette forme de photographie incroyablement magique et en quelque sorte poétique. J'adore le fait que dans chacune de ces prises de vue, j'ai été physiquement présent dans la photographie pendant presque toute l'exposition, mais que je reste complètement invisible. Nous voyageons à travers la vie en laissant derrière nous des traces de notre passage, et ce travail représente un peu la même chose. Les traces de lumière sont tout ce que je laisse derrière moi. L'image avec les empreintes de pas est une excellente représentation visuelle de cela.

Rainbow Road, 2010, par David Gilliver

 

Parlez-nous d'un projet intéressant auquel vous avez participé.

En 2014, j'ai créé une série d'images (Light Paintings) pour une organisation à but non lucratif appelée TWLOHA. Vous pouvez en savoir plus sur eux ici. Cette série de travaux sera toujours très spéciale pour moi car elle signifie qu'il y a toujours de la lumière et de l'espoir, même pendant les moments les plus sombres. Vous pouvez en savoir plus sur mon projet ici.

Je viens de terminer une grande commande pour AIDA Cruises. J'ai été chargé de créer une série de dioramas que j'ai photographiés, et les œuvres ont maintenant été imprimées en très grand format. Les impressions seront exposées dans les restaurants de leur nouveau navire de croisière plus tard cette année.

Pour tous les photographes qui souhaitent en savoir plus sur l'art magique du light painting, j'ai récemment écrit un livre sur ce sujet, qui est désormais disponible à l'achat et au téléchargement sur mon site web.