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Si dès le premier regard, de par son style, l’œuvre de Nadia Merzoug laisse deviner les influences des expressionnistes abstraits, un deuxième regard, permet de mesurer à quel point l’artiste a su faire siennes, durant son apprentissage et ses études, les techniques si particulières à ce mouvement. Au carrefour de la composition abstraite et du monde figuratif, les toiles de Nadia Merzoug démontrent tout aussi fortement, l’héritage d’Hans Hofmann et sa théorie empirique de la couleur, que son contrôle des strates colorées, cette structure de champs des artistes du mouvement Colourfield Painting tels Clyfford Still et Mark Rothko. Mais la qualité et l’originalité des toiles de Nadia Merzoug ne se dévoilent qu’au troisième regard, celui de la Femme. La genèse de l’œuvre de l’artiste se trouve ici. Chez cette poignée de femmes peintres de ce mouvement, qui se sont battues pour prendre leur place dans un monde artistique largement dominé par les hommes. Comme chez Helen Frankenthaler et ses nuances infinies de couleurs, dans les gestes vifs et la puissance des toiles de Joan Mitchell, dans les tourments de celles d’Ethel Schwabacher, ou encore celles d’Anita de Caro. Voilà, au-delà du regard sur l’oeuvre picturale, le véritable message de Nadia Merzoug : le politique, celui de la place de la Femme artiste dans notre société. Un message militant pour plus de représentativité, de visibilité et d’égalité. Nadia Merzoug, par sa synthèse du meilleur des expressionnistes abstraits, hommes et femmes, présente donc dans ses toiles un message fort et contemporain à toute personne aspirant à l’autonomie, la liberté et l’indépendance. Son travail est aujourd’hui justement récompensé par de nombreuses expositions et engagements en Suisse. En 2017, une galerie new yorkaise, a accueilli sa première exposition personnelle au cœur même du quartier où vécurent les femmes peintres représentantes de ce mouvement artistique, renouvelant leur message que Nadia Merzoug a fait sien avec conviction et originalité.